Club CNRS Entreprises : les enjeux industriels de la chimie bio-sourcée
Publié sur le site de la Direction des entreprises du CNRS
Lors d’une rencontre du Club CNRS Entreprises en janvier, des acteurs économiques ont échangé avec un chercheur du CNRS sur les enjeux de la chimie durable et les solutions apportées par la recherche.
Le Club CNRS Entreprises qui réunit un public de décideurs issus de start-up, de PME et de grands groupes, mais aussi de fédérations, de médias ou encore d’institutions, apporte un éclairage sur les nouveaux enjeux scientifiques et les interactions de la science avec le monde socio-économique. Des rencontres thématiques sont organisées pour échanger sur les défis auxquels notre société doit faire face, et sur les solutions que peuvent proposer les scientifiques du CNRS, organisme interdisciplinaire fort de ses 1100 laboratoires. Les acteurs de la vie économique peuvent ainsi accéder aux savoirs scientifiques, rencontrer des chercheurs et chercheuses, mais aussi partager leurs points de vue et enjeux avec leurs pairs dans d’autres secteurs d’activités. Pour les personnels scientifiques, c’est l’opportunité d’avoir un regard de différents métiers ou filières économiques sur leurs travaux.
Le 25 janvier dernier, c’est la chimie durable qui était au programme du Club CNRS Entreprises, avec une rencontre sur le thème : « La chimie bio-sourcée pour l’industrie : mythe ou réalité ? ».
Un petit-déjeuner animé par François Jérôme, Directeur de Recherche CNRS à l’Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers (CNRS/Université de Poitiers), lauréat de la médaille de l’Innovation du CNRS pour ses travaux en chimie durable, Directeur de la Fédération Increase, et Philippe Marion, Research & Innovation Organic Chemistry & Process Development Deputy, Fellow Scientist chez Solvay.

3 questions à François Jérôme, Directeur de Recherche CNRS à l’Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers (CNRS/Université de Poitiers)
Quels sont les enjeux de la chime bio-sourcée pour les membres du Club CNRS Entreprises ?
Les industriels qui ont participé à cette rencontre étaient issus pour la plupart d’entreprises de la chimie, souvent dans des domaines axés sur les marchés de grande consommation (détergents, cosmétiques, parfums, textile…), particulièrement sensibilisés au développement d’une chimie verte fondée sur l’utilisation de la biomasse. Les principaux défis sont d’acquérir une meilleure connaissance de la biomasse à transformer, et de repenser les modes de transformation des composés biosourcés, car les technologies actuelles, basées sur le carbone fossile, sont difficilement transposables à la chimie biosourcée.
Quelles étaient les questions soulevées par les industriels ?
Les échanges ont notamment porté sur le caractère réellement durable de la chimie bio-sourcée : les polymères bio-sourcés sont-ils biodégradables, quel est le coût environnemental[1] d’un produit? etc. Il a aussi été question de tirer parti de la biomasse pour atteindre de nouvelles propriétés chimiques. Par ailleurs, la nécessité de rapprocher la recherche publique et privée, afin de mieux prendre en compte les défis industriels dans certains projets, a également été discutée.
Ces échanges ont-ils été fructueux ?
Le format adopté pour ces rencontres me semble très pertinent, car il permet de vrais échanges, que ce soit avec la salle, ou ensuite de manière individuelle. J’ai constaté qu’il y avait une forte demande d’expertise et de conseil de la part des industriels, et pour les scientifiques c’est l’opportunité d’appréhender directement les enjeux industriels liés à leurs thèmes de recherche.
Pour en savoir plus sur la chimie verte – Découvrir le webinaire de F. Jérôme